PoURquOi paS, RANCUNE CONStaNTe
Paix, calme, pour volupté aérienne. Jeune fille malienne au bord de l'eau. Magnifique.
Il faut que je reste polie, que je me tienne, que je prenne la route, toujours droite, le regard au loin, jamais ciller, jamais trembler de se voir atteinte par le monde. Je reste stoïque.
Pour chaque minute son humeur, je me prend à penser lunatique, merveilleusement douée pour parcourir l'éventail de mes comportements. Tantôt éclatante, tantôt jolie copie d'une fille au bord des larmes. Ou autre.
J'ai encore fait trois chansons cette semaine, comme si d'aller bofi me rend plus productive. C'est con. Les mélodies viennent plus vite, toutes seules, ça coule par ma voix, inattendu ! J'essaie de me faire tendresse depuis quelques heures, prendre des gants pour ne malmener personne. Sinon je regrette de m'être emportée, je fais vite mal, et sans remords.
Je suis rancunière.
Mais à longue distance, 20, 30 ans, tout passe, se refroidit, et ressort sur grand écran, fresque de mes horreurs. Je n'oublie pas, parce que chaque coup de griffe est important, chaque tir me troue d'une balle. Mais je ne referme pas les plaies, je ne soigne aucune blessure. C'est d'aller vers l'avant qu'il s'agit, même si je suis en haillons, même si je trébuche et que je parviens à peine à tenir la grand route. Il faut que ces billes, mes yeux, tracent, transpercent, soient francs. Je ne mens pas, je suis honnête. C'est peut-être ça qui me juge...et me traîne.