DREAMZ ARE NOT REAL ::: INTROSPECTION
Deux jours de plus, et je peux m'inscrire à la ligue des comateux, je divague. Je dors trop, je casse mes cycles de sommeil sans aucun regard pour mon état de santé. A force, je serai lessivée avant de faire le moindre mouvement, battre des cils c'est déjà compliqué.
J'ai un peu du mal à piger la logique : est-ce que les journées ne sont pas un peu trop courtes, monsieur ?
Si je me réveille à 8h, deux heures après il est déjà 10h et il ne reste plus que 120 minutes avant midi. Une fois là, tu manges, tu fais un break, mais tu coupes le jour en deux, tu acceptes que tu fais déjà partie de la seconde moitié de la journée, trois heures arrive comme un boulet, et finalement, à 17h, tout le monde est rentré du boulot. A 19h on regarde des conneries à la télé, puis il y a le journal qui prend sa cocotte de temps, et on se retrouve avec la 21ème heure sur les bras. On se retourne : et quoi, c'est fini ? Il paraît...
Il y a déjà 3 ans que ça me broute d'y penser. Depuis que je suis à l'université, je ne vois pas passer les semaines, c'est comme un pack, l'an se déroule d'un coup. Et on n'a pas le loisir de se l'approprier, vu qu'il est parti quand on veut l'appréhender. Le temps n'est qu'un fugitif lâche et ignoble d'hypocrisie. Il m'a laissé des souvenirs, des traces d'espoir, j'ai même fini par voir les bords, les contours de mes limites. Ca dépend du vent, ça dépend de moi.
C'est ma mémoire qui m'obsède, elle griffe mes yeux, me tire le coeur, pour faire sauter les charnières du battant de mes souffrances. C'est peut-être plus compliqué que ça : j'avance trop vite, je vois trop loin, je n'hésite pas à observer demain du balcon, comme si cela m'aidait à avoir prise. Cela ne me sert pas, je fais comme si. Ce n'est pas bien.
J'ai compté : 3, 2, 1, STOP. C'est la gélatine du temps qui colle aux mirettes, on ne peut pas la toucher, c'est défendu. Si c'est désagréable, il faut pleurer pour s'en détacher un moment.
J'irai bien quand j'aurai fini de mordre la vie par tout ses côtés à la fois.