BAZOOKA ::: JE REDEVIENS DOLCE ^^
De toute manière, après ce qui s'est passé hier, je ne pouvais pas aller plus mal quoi. Mais bizarrement, en dormant, j'ai fait un réel travail de relativisation, ce qui fait qu'à mon réveil, je n'avais pas envie de dépecer mon chat. Point positif pour lui...J'ai essayé de récupérer des données, mais réellement, fouiller dans tout ces fichiers m'a donné la nausée, je ne vois plus que des codes qui défilent en continu devant mes yeux. Mal, tout ça.
Il reste donc qu'en me levant, j'étais atteinte d'une motivation sans faille. Mona version "comme un roc", j'avais sorti mes vieilles armes : mon sourire et la détermination de mener des choses à bien. Quel tournant ! Il se pourrait que je me fasse mère theresa BIS à ce train-là, gnia gnia gnia.
Pour tout changer, c'est la journée qui me sourit, en descendant les escaliers, je suis tombée face à ma véranda, elle laissait entrer le soleil jusque dans le salon. C'est l'avantage de l'hiver, le matin, le soleil est extrêmement bas, ce qui nous offre ces flaques d'or disséminées un peu partout. Très beau en vérité. On ne s'en rend pas compte, mais la lumière est importante, elle agit sur l'humeur comme un miroir. Quand il fait beau, on se sent envahi de substances euphorisantes, des ailes nous poussent vers le ciel, on est plus vite de bonne composition. Quand il fait dégeu, on connaît la routine, on se plaint des trains des nuages et de la mèche qui rebique sur la tête du prof. Casse-gueule.
Il reste trois semaines avant mes 20 piges, à partir desquelles je suis censée me faire nunuche sur la touche, impeccable dans sa robe froissée par l'ennui, et entreprendre les mêmes genres de projets que les adultes, c'est-à-dire trouver un homme, me marier sur une péniche, et faire 6 gosses qui me pourriront mon futur de manière certaine. Je ne veux pas qu'on me passe la bague au doigt, je ne rêve pas d'être une meringue immaculée, je n'ai aucune envie de me retrouver devant un curé à moitié ivre, ni même de voir toute ma famille loucher sur mon ventre en se demandant "ne serait-ce pas un polichinelle qui lui traîne dans le tiroir ?"
A quoi rêvent les jeunes femmes, bon sang ? Je veux encore faire mumuse, me délecter devant un film cul-cul la praline, ne pas avoir à me lever juste parce que j'ai des obligations qui me tiennent par les pieds. Au final, il me semble que j'ai encore besoin de liberté, j'essayerai au maximum de me sortir d'un quotidien infernal qui me sertirai de diamants ternis si je ne faisais rien pour les polir, et leur rendre la brillance que je leur dois. Je puiserai dans ma créativité, injecterai mes pulsions créatrices dans chaque jour qui me verra en vie. Sont-ce vraiment des bonheurs que d'attendre son mari, la louche à la main, le regarde inquiet pendu au cou de la petite aiguille affichant 18h ? Sont-ce vraiment des bonheurs que d'avoir des enfants pour combler le vide que l'on se crée à deux ? Sont-ce vraiment des bonheurs que de rester avec la même personne des années, quand on sait que celle-ci nous trompe, nous critique, nous pointent une fourche à trois dents sur le coeur, parce que le rôti était mal cuit, parce qu'on aurait pu ranger la casbah ?
Je ne pense pas que tout aie réellement changé. Je ne pense pas que la société aie fondamentalement évolué. On part des mêmes bases, à chaque génération son conformise, son carcan d'idioties. Il faut bousculer les parades des vioques, mentionner ce que nous sommes comme une fierté, ne jamais s'éloigner des places importantes, faire partie de l'action, habiter le terrain des idées. Cela peut aller très vite, l'espace d'un instant, et on est jeté dans une fosse.
J'ai besoin de voir les gens avec les yeux qui pétillent, c'est la seule flamme qui donne du sel à la vie.