Malade de CONSCIENCE : BOrd d'hypnOsE
D’ordinaire, les gens se taisent. Parce qu’on sait que de parler la bouche pleine ne fait pas classe, et que de l’ouvrir pour ne rien dire, ou parler trop fort sert à se faire ramasser des claques sur la figure. Il y a ceux qui aiment raser les murs, se complaisent à observer les crottes de pigeons étalées sur les façades, puis d’autres qui passent comme des furies, les armes modernes à la main, le Gsm collé au tympan, la démarche relativement hystérique.
Puis quoi, il faut savoir s’arrêter.
C’est dans un beau tourbillon que nous choisissons de prendre les mains de certaines personnes, et d’en laisser d’autres sur le chemin. Qui saura dire que cette vieille personne avare et malhonnête était une petite fille calme, ou un garçon espiègle ? Nous nous sommes peut-être emmêlés les pieds dans l’élastique sur lequel on sautait. Nous avons peut-être perdu les billes que nous faisions rouler dans la cour. Et de loin en loin, il reste souvent un miroir, qu’on a couvert de poussière, comme si de s’effacer appartenait à la bienséance. Je préfère encore les voix qui crient, pour au moins montrer que la conscience transpire enfin.
J’imagine qu’il arrive que l’on émerge un moment.
C’était d’une paralysie, et soudain le malade se souvient de douleurs antérieures. Nous sommes malades, tous anesthésiés, marchants, rampants comme des vermines déplacées. Joli débat, belle débâcle d’après-naître. J’ai ouï dire que friser la crevaison permettait les merveilles des illuminations humaines, rien que par la culpabilité qui s’abandonne en désespoir. Sous la tension, les émotions qui coulent en ruisseau inlassable, monotone. J’ai pris le banc à l’entrée du parc, et pour les feuilles, j’attendais l’automne.